vendredi 27 mars 2009

[Rien à voir] Saturée


Je suis prête à parier que le jour où nos bons journalistes cesseront de nous asséner au quotidien que "la crise est passée par là" (ayez peur braves gens!), la Terre ne s'arrêtera pas pour autant de tourner. Quel est leur but? Qu'on aille tous se pendre au fond du jardin? A vouloir coûte que coûte enfoncer dans le crâne des gens qu'ils sont malheureux ou qu'ils devraient l'être, pas de doute, ils finiront par en être convaincus. "C'est la crise", on croirait le retour de la peste, même ceux qui n'ont aucune raison de l'attraper vivent dans l'angoisse, l'incertitude, voire la lugubritude. Bientôt, ça sera mal vu d'être heureux! Ou alors en secret, dans sa cave, parce que chhhhut "c'est la crise". Vous me trouvez bien légère? Peut-être, depuis ma naissance, on me rebat les oreilles avec la crise (avec en point d'orgue les cours d'éco de terminale, dès fois qu'on aurait pas compris depuis la 3e...), alors une de plus une de moins, c'est pas ça qui va nous abattre... Mais quand même, chercher à tous crins à déprimer l'humain ne me semble pas le moyen le plus pertinent pour lui insuffler un esprit combatif. Je loue à cet égard la mentalité du Grec qui va toujours de l'avant : "Si d'ici un mois je n'ai pas trouvé de boulot, je crée ma boîte". Ca fait plaisir à entendre !

samedi 21 mars 2009

Quand la langue fourche...

Le week-end dernier, en escapade à Athènes, j'ai eu l'occasion de divertir mes amis par quelques sorties farfelues (je précise que depuis 15 jours, mes nuits se résumaient à 2 heures de sommeil). Ainsi l'Irakien ayant balancé sa chaussure sur G. Bush était bon pour le cintre (kremastra/κρεμάστρα) et non pour la pendaison (kremala/κρεμάλα), quant à nos fronts, ils portent tous les gencives (oula/ούλα) et non les cicatrices (oules/ουλές) de batailles de polochons. Sans oublier les betteraves (pantzaria/παντζάρια) qui ont récemment été changées en lieu et place des volets (pantzouria/παντζούρια).
J'ai vite été remise dans l'axe, mais je crois que les betteraves me poursuivront encore longtemps, tout comme mon koufala de l'année dernière qui a bien marqué les esprits. Il est à noter que koufala/κουφάλα n'est absolument pas le féminin de kofalalos/κωφάλαλος - sourd et muet - mais bien la pire injure qui soit, oups...!
Je me suis alors souvenue d'anectodes que m'avait rapportées une amie (parce que je ne suis pas la seule à dire des énormités!). Ainsi une amie à elle avait un jour insisté auprès de son fromager pour qu'il lui serve de la feta connerie (feta malakia/φέτα μαλακία) convaincue de parler de feta moelleuse (feta malaki/φέτα μαλακή). Un peu plus délicat, un soir à la taverne, quand elle a commandé en dessert des parties génitales (arxidia/αρχίδια) croyant commander des poires (axladia/αχλάδια). Dans le même registre, je suis à peu près sûre d'avoir demandé à un kiosquier de La Canée au tout début de mon apprentissage du grec un film porno (tsonda/τσόντα) pour y mettre mes achats, sachet se disant tsanda/τσάντα. Termes assez proches, il faut l'avouer! Pour finir sur une note un peu plus poétique, je me souviens que ma comparse allemande du cours de grec était une adepte des matinées gracieuses. Quant à mon prof de grec, il a un jour eu le privilège d'être le garçon de bonheur au mariage de son meilleur ami...