lundi 29 décembre 2008

En attendant les voeux

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager cet article du Figaro dont je viens de me délecter et que je trouve particulièrement bien écrit. Il y a pris du plaisir, l'auteur, on dirait!
C'est suffisamment rare pour être noté!

http://www.lefigaro.fr/conso/2008/12/19/05007-20081219ARTFIG00661-reveillonner-au-restaurant-le-dernier-defi-.php

samedi 20 décembre 2008

Thessalonique, 1998 (3)

Je me souviens qu'un journal de Thessalonique avait édité un "Lexique à l'usage du Thessalonicien partant en week-end à Athènes" qui listait les différences terminologiques Nord/Sud. Ce guide était particulièrement bien fourni. Je pense qu'il s'agissait là d'une initiative un tantinet humoristique, mais avec quand même en pointillé le désir de titiller la rivalité entre les deux villes et de tacler la capitale.
Il est vrai qu'il est parfois déroutant pour l'étrangère qui a appris le grec avec des Athéniens de se rendre compte qu'à Thessalonique, la feta ne se dit pas "feta" mais "tiri" τυρί (=fromage). En gros, au marché, tout se qui ne s'appelle pas "tiri", c'est du graviera, parfois aussi du kasseri.
Au bout de quelques mois d'imprégnation, on ne pense plus jamais à acheter de la feta et quand on veut manger des brochettes, on fait le plein de souvlakia. Mon meilleur ami athénien en a fait un soir les frais puisque je lui ai tout simplement fait faire le tour de la ville à pied, "c'est encore loin?" pour aller déguster les "souvlakias" dont il se languissait alors que pour tout Athénien qui se respecte un "souvlaki" c'est une pita et non pas une brochette parce qu'à Athènes brochette se dit "kalamaki"! En gros, on avait marché vingt-cinq minutes alors que des marchands de pita giros, j'en avais trois à moins de cinquante mètres de mon immeuble...
Pas inutile finalement, ce guide...!

Thessalonique, 1998 (2)

En allant à la fac, je passais tous les matins devant une rôtisserie. Très vite, l'idée de manger un bon poulet cuit à la broche s'est imposée à moi! Un jour n'y tenant plus, j'ai vaincu ma timidité naturelle et surpassé mon niveau de grec encore amateur pour aller acquérir de quoi me faire un petit festin. Sauf qu'un poulet entier m'aurait fait le trimestre et qu'ils ne vendaient pas de demi-poulets. La très gentille vendeuse m'a alors proposé autre chose, un terme qui n'évoquait rien à mes oreilles. Encore un mot qui avait été zappé dans ma formation! En toute confiance, j'ai accepté que l'on me serve ce mets certainement délicieux. En découvrant dans ma cuisine ce que j'avais acheté, j'ai eu quelques doutes. Néanmoins, le principe de l'étranger étant justement de découvrir de nouvelles saveurs, j'ai fermement saisi ma fourchette que j'ai vigoureusement plantée dans mon assiette pleine... de foies de volaille. Même tels qu'ils m'avaient été préparés, à savoir, recouverts de frites et de vinaigre, ils ne sont jamais passés.
Le jour où dans une taverne/une boutique/au téléphone, j'ai commandé puis effectivement reçu ce que je voulais véritablement manger a représenté un tournant dans mon existence d'helléniste en devenir.
Se faire servir ce que l'on désire est pour quiconque apprend une langue étrangère la plus grande satisfaction qui soit!

Thessalonique, 1998 (1)

Un midi, dans ma boulangerie préférée, tenaillée par la faim, j'aperçois une nouvelle variété de feuilleté, qui n'est ni blanc (au fromage), ni vert (aux épinards), sa couleur vieux rose ne me donne que peu d'indices sur la nature de sa garniture. Je me lance.
- Qu'est-ce que c'est?
- C'est du kima [flûte, on n'a pas encore vu ce mot à l'école]
- C'est de la viande?
- Non, c'est du kima ! [je vois à son air que je ne suis pas loin de passer pour une déficiente mentale]
- Serait-ce un légume...? [mon interlocutrice prend alors un air totalement affligé]
Pour ne pas être définitivement inscrite sur sa liste noire, j'ai acheté ledit feuilleté qui s'est avéré être à la viande... hachée.
Le grec, langue très précise, fait la distinction entre viande, το κρέας (to kreas) et viande hachée, ο κιμάς (o kimas). Et comme à chaque fois qu'on apprend un mot nouveau, je l'entendrai par la suite cinquante fois par jour. Je vous laisse imaginer l'air radieux de ma boulangère la fois d'après lorsque j'ai commandé à la manière d'un adulte et non pas d'un enfant de cinq ans mon feuilleté à la viande hachée!

mardi 9 décembre 2008

Comment nommer l'innommable?


(photo Ta Nea http://www.tanea.gr/)

Je suis passée des centaines de fois à cet endroit, rue Stadiou.
Au centre, ils ont brûlé les boutiques de la rue Ermou, l'hôtel Grande-Bretagne, le lobby de l'hôtel Plazza, le sapin de Noël de la Place Syntagma et la Bibliothèque nationale (liste non exhaustive).
Des élèves pris au piège dans leur frontistirio [organisme assurant des cours du soir aux collégiens et lycéens] ont trouvé refuge sur le toit d'où ils ont été sauvés par les pompiers.
Il ne leur reste plus qu'à mettre le feu au parlement et à l'Acropole et la boucle sera bouclée. Ah non, l'Acropole est en pierre, ils ne pourront s'en prendre à ce joyau de l'humanité.
Un ami ne compte plus que sur "la main de Dieu" pour que tout s'arrête. Tout est dit.

dimanche 7 décembre 2008