samedi 20 décembre 2008

Thessalonique, 1998 (1)

Un midi, dans ma boulangerie préférée, tenaillée par la faim, j'aperçois une nouvelle variété de feuilleté, qui n'est ni blanc (au fromage), ni vert (aux épinards), sa couleur vieux rose ne me donne que peu d'indices sur la nature de sa garniture. Je me lance.
- Qu'est-ce que c'est?
- C'est du kima [flûte, on n'a pas encore vu ce mot à l'école]
- C'est de la viande?
- Non, c'est du kima ! [je vois à son air que je ne suis pas loin de passer pour une déficiente mentale]
- Serait-ce un légume...? [mon interlocutrice prend alors un air totalement affligé]
Pour ne pas être définitivement inscrite sur sa liste noire, j'ai acheté ledit feuilleté qui s'est avéré être à la viande... hachée.
Le grec, langue très précise, fait la distinction entre viande, το κρέας (to kreas) et viande hachée, ο κιμάς (o kimas). Et comme à chaque fois qu'on apprend un mot nouveau, je l'entendrai par la suite cinquante fois par jour. Je vous laisse imaginer l'air radieux de ma boulangère la fois d'après lorsque j'ai commandé à la manière d'un adulte et non pas d'un enfant de cinq ans mon feuilleté à la viande hachée!

4 commentaires:

Fabien a dit…

Ca doit etre fort bon ! Les russes sont un peu comme ca aussi, ils n'acceptent pas les a peu pres linguistiques... Un mot c'est un mot et pas un autre !

Traductrice a dit…

Oh que oui! Au fait, si tu repasses par là, comment c'est au niveau nourriture la Russie? C'est bon?

Fabien a dit…

C'est très patisserie chaude, un peu du même genre que ce que tu décris en fait, sauf que la quand tu parles pas un mot de Russe c'est toujours un peu la surprise quand tu mors dedans. Ils ont aussi des soupes pour les repas (toujours assez copieuse) et quelques spécialités comme le boeuf stroganoff ou les "blinis" que nous appelon crepes ici.

Traductrice a dit…

Ca m'a l'air d'une nourriture qui tient au corps, faut ce qu'il faut pour affronter le froid!