dimanche 7 décembre 2008

Athènes : le chaos

το χάος

http://www.skai.gr/master_avod.php?id=103143&cid=1012&bc=1012&lsc=1

6 commentaires:

Marc a dit…

Bonjour,

J'ai ajouté votre blog ici : http://baronnet.blogspot.com/2008/04/leading-blogs-of-world-annuaire-mondial.html

Quelles sont les causes de ces émeutes violentes en Grèce, déclenchées par la mort d'un adolescent ? Sont-elles comparables aux émeutes de 2005 dans les banlieues françaises ?

Traductrice a dit…

Bonjour,
J'avoue que je cherche encore à savoir ce qui a poussé ces jeunes à s'en prendre à 30 à cette voiture de police, ce qui a conduit au drame que l'on connaît. Je pense que les jours qui viennent apporteront leur lot d'explications. J'ai lu des choses ici ou là, mais ça me semble vraiment farfelu... Exarxia est historiquement le bastion anarchiste d'Athènes, fortement peuplé d'étudiants. Mais au-delà de cet aspect un peu sympa quand on a 20 ans avec plein d'idéaux, cela reste à mes yeux un quartier plutôt malfamé (pas partout, j'en conviens! On peut aussi y boire un café tranquillement!)assailli par les toxicos en tout genre (je me souviens avoir vu des corps par terre alors que j'allais y visiter un appartement). Cette fois-là, c'était vraiment la Cour des Miracles... Je n'avais pas dû croiser une seule personne qui ne soit pas totalement défoncée ou inconsciente. La police y effectue souvent des rondes et n'est en général pas bien reçue. Il y a un sentiment anti-police très profond chez la jeunesse (datant de la dictature). On y lit des slogans anti-police partout (et même en français dans le texte un "baise la police"!) mais tout comme à Omonia, on y emmène les jeunots qui ont souvent peur de la population à laquelle ils sont confrontés et restent reclus dans leur car ou leurs voitures. Les supers flics tendance Kaboul sont postés devant les ambassades et les bâtiments officiels. Je ne pense pas que ça ait à voir avec les événements français car le "phénomène banlieue" n'existe pas en Grèce. Ce n'est ni la même mentalité, ni la même population, ni le même passé. Les immigrés de Grèce sont -si je schématise - chinois, pakistanais ou albanais. Ils sont en général parfaitement intégrés avec une activité professionnelle stable (bien souvent un commerce) et n'ont aucun intérêt à mettre leur ville à feu et à sang. Ils sont plutôt "low-profile", moins ils font parler d'eux, mieux ils se portent. Ce n'est pas forcément facile pour eux au quotidien, donc avec de tels agissements, ils se tireraient une balle dans le pied, et pour longtemps... Je pense qu'à la base, c'est une bande d'excités(à mon avis grecs) qui se croyaient très forts car très nombreux et qui ont voulu en découdre avec la police pour se donner des sensations fortes un samedi soir. Cela a dégénéré et a été la porte ouverte au grand n'importe quoi. Je ne vois pas comment le fait de piller des boutiques, d'incendier des voitures, des immeubles habités par des particuliers, et des banques peut être un hommage à leur ami décédé.
La dernière fois que ça avait chauffé en Grèce c'était lors du G8à Porto Carras en 2003, Thessalonique avait alors été totalement ravagée, voire calcinée, par des hordes encagoulées (mais internationales cette-fois!).
Je pense à mes amis et clients du centre ville qui ont dû avoir bien peur. C'est vraiment idiot, car endettée comme est la Grèce, je ne vois pas où elle va puiser les fonds pour remettre Athènes d'équerre, déjà qu'en temps normal il n'y a pas d'argent pour refaire le bitume... Et que les hôpitaux sont en stand-by...

Marc a dit…

Pour l'instant, en France, on voit des comptes-rendus dans la presse et à la télé, mais pas un début d'analyse. Aussi je vous remercie pour ces éléments d'explication.

Traductrice a dit…

Je ne suis pas en Grèce en ce moment, j'aurai normalement de plus amples informations demain. La télé grecque de ce soir a évoqué des zones de "non-droit", d'où l'explosion d'hier. Affaire à suivre...

Traductrice a dit…

La version officielle : "véhicule de police attaqué par 30 individus", semble suivant les médias avoir du plomb dans l'aile... Les journaux grecs sont très marqués politiquement, donc saura-t-on un jour ce qui s'est réellement passé et ce qui a motivé ces tirs?

Traductrice a dit…

La version officielle est mise à mal par des vidéos.
A l'origine des événements, une manifestation anti-nucléaire Place Syntagma samedi matin. Aucun débordement et puis en fin de journée des anarchistes ont débarqué et ont commencé à mettre le feu ici et là au centre. Pris par cette ambiance de rebellion, un groupe de jeunes de 15 ans s'est moqué d'une voiture de police qui effectuait sa ronde à Exarxia. Tirs. Mort. Déchaînement des anarchistes. Je remercie Valia pour ses infos, on comprend enfin le déroulement des faits.